Vécu : le cancer de la prostate

photo NB - Dolmen

Chasse au trésor.

On ne connait pas assez l’importance de la prostate, pour nous les hommes. Cette journée du samedi 10 juin 2023 à l’Espace de ressourcement Liège (Belgique) est l’occasion de placer le focus sur cet organe de la taille d’une noisette, souvent ignoré, voire inconnu pour la majorité d’entre nous.

Et pourtant elle est une des sources du plaisir pour qui sait la masser… Cette journée consacrée au périnée est l’occasion d’apprendre à renforcer ce muscle, indispensable notamment après une opération de la prostate. Une pratique périnéale permet d’augmenter notre puissance masculine, notre ancrage, notre capacité à agir dans la vie.

Il y a quelques années, on m’a diagnostiqué un cancer de la prostate. Au mot « cancer », j’ai soudainement ressenti dans mes tripes, que je n’étais pas éternel. J’ai pris conscience que mon temps sur cette terre m’était compté. Comme l’écrit si bien Philip Roth dans son roman Un homme (éditions Folio – Gallimard) , il ne restera du corps que les os. N’ayant aucune envie de me faire opérer, j’ai consulté, j’ai demandé de l’aide, rencontré des hommes qui s’étaient déjà fait opérer, j’ai expérimenté durant un an des thérapies alternatives : jeûne, hypnose, séance chamanique, bains dans l’eau très froide et très chaude… Rien n’y a fait. Mes analyses étaient toujours mauvaises. A la suite d’une cérémonie « amazonienne » (je reste délibérément flou), j’ai abouti aux Urgences avec une incapacité d’uriner. Là, j’ai décidé en âme et conscience de me faire opérer. Sans regret. Sachant qu’une opération chirurgicale est irréversible quel que soit le résultat. Dans cette épreuve, j’ai eu la chance d’être soutenu par la femme qui venait d’entrer dans ma vie, et qui est toujours là à mes côtés.

Qu’est-ce qui a changé dans ma vie ?

Ma sexualité est autre. Mes sensations corporelles sont différentes. Au-delà des sensations « physiques », c’est mon rapport au désir qui a changé. Prostate mise à part, je vieillis. Je le ressens physiquement. Quand je parle d’expérience corporelle, je parle de ça. Quand Philip Roth écrit sur des personnages vieillissant, qui peu à peu voient s’éloigner leur jeunesse, le plaisir d’une sexualité libre et déchaînée, je ressens que son corps d’écrivain, quand il écrit, est transpercé par cette finitude (il est décédé en 2018) qui nous attend, qui m’attend.
Je suis au stade où je ressens dans mon corps cette finitude. Ce n’est plus une vision de l’esprit. Une vue de la jeunesse sur la vieillesse. Quand j’étais enfant, je rêvais de devenir adulte, d’être grand pour pouvoir – enfin – vivre ma vie, celle que je souhaitais. A l’âge de la retraite, je compte les années qui me restent à vivre, en me disant « j’ai encore ça et ça, et encore ça à faire ». Je me sens plutôt en retard sur mon programme de vie. Il me revient à l’esprit une chanson de Jacques Brel J’arrive où il se plaint que la Mort est en avance, avant de constater que non « C’est même pas toi qui es en avance, C’est déjà moi qui suis en retard » (Paroles : Jacques Brel / Gérard Jovannest).

L’importance du toucher.

J’ai en mémoire sensitive la main de ma grand-mère, la douceur de sa peau. Lors du stage coanimé avec Dorothée Langlois « masculin-féminin », nous avons proposé un massage des mains. Une demi-heure de plaisir, de sensations, de relâchements. Le toucher, le contact épidermique, être en contact physiquement avec l’autre. C’est mon unique demande : être touché encore et toujours. Jusqu’à la fin.

La journée du 10 juin prochain sera l’occasion d’évoquer entre hommes notre rapport à notre sexualité, nos désirs. A travers des exercices, notamment autour du périnée, de renforcer notre feu.
La proposition durant cette journée est de vous accompagner à la rencontre de votre puissance d’homme et de votre cœur sensible. Explorez et reliez vos pôles masculin et féminin pour lever le voile, révéler votre vrai visage, votre authenticité à l’air libre.
Le travail que nous vous proposons est de vous rencontrer dans la vérité de votre corps, comme vous êtes, avec amour, en étant en lien avec l’autre. Un atelier pour expérimenter en binôme et en groupe, vous laisser approcher intérieurement et avec l’autre, être accompagné dans un travail de contact qui favorise, stimule la résilience.
Durant ce stage, nous allons nous atteler à :
Tonifier notre périnée
Développer notre capacité à agir à partir de notre bassin
Renforcer la puissance de notre dos
Apprendre à faire confiance à nos sens autre que la vue

Ce stage vous permettra de : puiser dans vos ressources de vie, accroître vos capacités d’action, ressentir le plaisir, le goût du dépassement.
Un travail soutenu par les outils de l’art martial sensoriel®, l’embodiment, la méditation, la danse, le dessin ou l’écriture.

 

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