Est-ce que ça vous arrive de ressentir du vide ?
Le vide qui n’est pas de l’ennui… plutôt l’interrogation « Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire aujourd’hui ? »
J’ai une pensée pour les surmenés, ceux qui n’ont pas le choix et doivent s’activer : boulot, famille etc.
J’ai du temps, ou supposons que j’en ai. Vous avez du temps ou, supposons, que vous en avez. Et que nous sommes libérés de toute contrainte sociale.
Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire aujourd’hui ? Où mes envies me guident-elles ? Je regarde par la fenêtre et j’aperçois un rayon de soleil. Je pourrais aller me promener…
Il y a de la fumée qui s’échappe de la cheminée de la maison d’en face. La cheminée qui fume me renvoie à la chaleur dans mon cœur.
Prendre un temps avec moi de méditation. Juste respirer dans la chaleur de mon cœur. C’est ce que je me propose dans l’immédiateté de l’instant.
Respirer au chaud.
Je rouvre les yeux. Le rayon de soleil est parti. Voici les nuages. Vivre l’instantané. La vie passe comme ces nuages dans le ciel, sans s’arrêter.
J’ai rêvé cette nuit à un homme qui faisait des acrobaties dans un arbre majestueux. Je le regardais ébahi, émerveillé. Redescendu, il nous montrait qu’il avait juste une mince ceinture transparente autour des reins. Une simple ceinture comme soutien.
Ces instants de « vide » sont l’occasion de nous poser, de nous re/poser la question de nos désirs intimes les plus profonds : quelles sont nos acrobaties rêvées ?
J’ai décidé de vendre deux tableaux de famille pour faire de la place aux murs pour mes propres peintures. Une d’elles a déjà été accroché dans la cuisine : chaque fois que je passe devant, je m’arrête pour la regarder et je me demande si elle est à sa place ? Pas dans la cuisine, mais est-ce que c’est légitime d’avoir un tableau accroché chez moi parmi d’autres peintres reconnus ? Je sens un doute lié à ma valeur. La pratique de la peinture étant nouvelle, ma légitimité à m’afficher en tant que peintre est encore fragile. Même si, par ailleurs, je reçois des compliments. Et que le tableau en question, c’est ma compagne qui l’a choisi. Parce qu’il lui plait. Ceux qui ne lui plaisent pas ou moins, elle me le dit.
La valeur de soi : quelle valeur vous accordez-vous ? quelle valeur accordez-vous à vos réalisations ?
En tant que formateur, qu’animateur de groupe, j’ai validé (à mes yeux) ma valeur au fil de mes expériences durant 20 ans. Le début d’ancrage, de validation s’est produit à Clermont-Ferrand. Je revois la salle, je ressens encore ma surprise, mon étonnement au moment du débrief final devant tant de compliments, de félicitations. C’est ma valeur reconnue à mes yeux qui m’a aidé quand j’ai connu, rencontré des personnes ou des groupes qui n’adhéraient pas à mes propositions pédagogiques ou à mes méthodes corporelles.
S’accorder de la valeur soi-même. Les retours bienveillants des autres sont bons à entendre, à recevoir et ils n’ont pas la même saveur que ceux que chacun d’entre nous pouvons nous accorder.
Il y a plus de vingt ans, une éditrice m’avait assuré qu’elle me publierait et puis… non ! Changement de politique éditorial. Ce fut une énorme déception et avec le recul, je pense que c’est un bienfait. J’aurais eu du mal à absorber la lumière de la publication de mon roman très personnel. Maintenant, je suis prêt. Je me suis accordé ma valeur d’écrivain.
Ce ou ces moments de vide dans une journée, c’est le parfait moment pour faire le point sur sa vie : nos désirs, notre rapport à nous, nos envies, ce qui est réalisé et ne l’est pas encore, nos projections pour le futur « Qu’est-ce que dont j’ai vraiment envie pour demain et après-demain ? » Et comment y arriver ?
Les rencontres de la vie. C’est mon sujet dada du moment : l’attention à porter sur ce que la vie (les gens, les lectures, les films etc.) me proposent comme tremplins pour grandir.
La lecture de La musique du hasard de Paul Auster (Actes Sud) m’a aidé dans la construction du roman que je viens de finaliser. C’était le second Paul Auster qui m’arrivait, par hasard, entre les mains. A ma connaissance. Auparavant, alors qu’il était dans les feux des projecteurs, je n’avais pas eu envie de le lire…
J’ai entamé La symphonie pastorale de Philip Roth (Folio) où le narrateur a eu une opération de la prostate. Thématique d’une journée que je propose pour les hommes en juin à Liège…
Je suis persuadé que la vie nous tend des miroirs, nous propose des opportunités, nous invite d’une façon certes parfois incongru à des rencontres, à des situations inconnues… que nous saisissons ou pas ? C’est la liberté de chacun.
J’ai commencé à écrire cet article en étant moi-même dans le vide et arrivé à la fin, je me sens rempli de gratitude pour la vie. Pour ma vie et son déroulement dans l’expansion.
J’espère que c’est également votre cas : vous ressentez-vous dans le déploiement de vos capacités de vie et d’amour ?
0 commentaires