
Confiance et Méfiance : un couple uni.
Confiance et sa petite sœur Méfiance sont dans une barque…
A qui confier les rames ? Où va votre préférence ?
Et au fait, l’embarcation ? Est-elle suffisamment solide pour le duo ?
Je suis confronté à une demande de prêt d’argent.
Et vous, êtes-vous prêteur ? Naturellement ou ressentez-vous une gêne à dire non ? de la culpabilité ?
Et sur le sujet de l’argent ? Vous sentez-vous à l’aise ?
De devoir prêter de l’argent à un proche ?
Sujet sensible, n’était-il pas, que celui du prêt. D’autant plus quand il s’agit d’oseille… prêter de l’argent ou sa pelle et son seau de sable quand on est enfant, c’est prendre un risque. Le risque que cela ne vous revienne pas.
Prenons un cas autre que celui de l’argent : j’ai prêté ma voiture à un copain qui était censé me la ramener. Au final, j’ai dû aller la rechercher à Lyon. De Belgique, je vous laisse calculer le temps de l’aller-retour…
Je vous le disais : prêter c’est prendre un risque.
La question qui surgit en cas de prêt, et encore plus quand il s’agit d’argent, est celle de la confiance. Et de son double : la méfiance. En d’autres termes, de l’ombre tapie derrière.
Est-ce que j’ai confiance en l’autre ? Ou est-ce que je ressens de la méfiance ?
Et si ressenti il y a, est-ce du domaine du mental ou une sensation physique ?
Dans le cas du prêt de ma voiture, après coup, je dirais que j’ai manqué à minima de discernement. Surtout que je n’ai pas pris ce temps de réflexion nécessaire à cette demande émanant d’une personne que je ne connaissais pas tant que ça. Peut-être que j’ai voulu me montrer généreux, prouver que j’étais un homme qui savait prendre des risques ? J’ai envie de dire peu importe les explications rationnelles. En fin de compte, ce sont nos ressentis physiques (dos, ventre, cœur) qui sont nos véritables guides dans l’action. Dans nos prises de décision.
Après ce type d’expérience, il est important de débriefer pour apprendre. Ne pas réitérer la séquence déplaisante. Et parfois, certaines personnes ont besoin de traverser plusieurs fois la même tempête pour comprendre… si c’est le cas, appelez-moi ! Je suis quelqu’un de lent dans l’apprentissage.
Ainsi mon premier conseil est de prendre un (voire deux) temps, seul, d’éloignement de la personne qui vous a fait une demande, pour laisser infuser l’information. Notamment dans votre corps. Aller vous promener dans la nature, ou tester la posture de yoga du Cavalier : exercice à pratiquer au quotidien pour vous ancrer, désarçonner vos pensées inutiles et voir naître des intuitions nouvelles.
Ainsi, si je reviens au sujet du prêt d’argent qui m’occupe présentement, je le sens physiquement dans mes viscères. En d’autres termes, c’est là où il se niche, fait son nid. En conséquence, tant que vous ne ressentez pas de paix, de quiétude dans votre corps (tête comprise), il me parait impératif de réserver votre réponse.
Quelle que soit la somme, prêter cinq euros ou cinq millions, peu importe, tout dépend du contexte de la situation et de la personne.
Dans mon lien avec l’autre, suis-je dans la confiance ou la méfiance ? Quelle est la nature de nos rapports ?
Je me souviens du propos d’un psychanalyste qui me disait « donner de l’argent quand on en a pas besoin, c’est facile. »
Car oui : est-ce que je peux prêter cette somme ou pas ? En d’autres termes, est-ce que je l’ai sur mon compte bancaire (ou sous le matelas de mon plumard) ?
En admettant que oui, le jugement sur l’autre peut perturber ma réponse :
Il est incapable de gérer son budget !
Comment va-t-il nourrir sa famille ?
Quelle idée d’avoir investi dans ce projet foireux !
Etc.
Se mettre à la place de l’autre est hors sujet, et ne répond en rien à la question : j’ai besoin d’une grosse somme d’argent, peux-tu me la prêter ?
Souvenez-vous des sœurs Confiance et Méfiance. Elles sont dans une barque. L’embarcation, c’est le cadre de la relation entre le futur prêteur et le demandeur.
Dans le cas où je suis prêt à souscrire à la demande, quelle est la coque de la situation ? Quel est mon besoin ou ma sécurité ?
Quand comptes-tu me rendre cet argent ?
Voulez-vous fixer des intérêts ?
En conclusion, je dirais que derrière la question de la confiance/méfiance à l’autre se dissimule la QUESTION majeure de la confiance/méfiance en soi. Ai-je confiance en mes capacités d’expansion, de gain, de rayonnement ? De joie dans la vie ?
Où en êtes-vous à ce sujet ? Bonne réflexion.
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