A l’eau ! J’écoute ?

Plonger dans l'eau de son enfance

Qu’est-ce que je risque ?

La première fois que je me suis jeté à l’eau, c’était dans une piscine dans le lac d’Annecy. Mon père me tendait les bras, me disait « Viens ! Saute, tu ne crains rien ! » Sauf que je n’avais aucune confiance en mon père, qu’une petite voix me susurrait « Ne l’écoute pas ! Il va te laisser te noyer ! »

Ce qui a emporté ma décision (j’en mourrais d’envie), c’était le petit garçon à côté de nous qui passait son temps à sauter dans l’eau et m’a dit « Vas-y ! » J’ai fini par sauter dans les bras de mon père. Et répété l’opération toute l’après-midi : sauter dans l’eau en toute liberté, dans la joie de l’expression corporelle et du plaisir de mon cœur.

Qu’est-ce qui, dans notre vie, nous empêche de sauter à l’eau alors que nous en mourrons d’envie ? Combien d’hésitations, de pas de côté avant d’y aller ou finalement de repartir en arrière ?

La prise de risque me parait inhérente à tout nouveau défi. Aller vers l’inconnu est troublant pour notre cerveau contrôlant, qui aime tout savoir à l’avance.
Il y a, me semble-t-il, une équation à trouver entre son intuition, la confiance en soi et l’acceptation que Oui, je prends et j’assume le risque parce que j’en ai envie.

L’intuition c’est l’aiguillon qui me titille le cœur ou le ventre, les émotions qui me font renifler le fumet du plaisir, de la nouveauté : l’envie. Être à l’écoute de ses intuitions passe par le silence, une forme de lenteur, de recueillement. J’ai cette phrase de Daniel Odier écrite sur mon bureau, dans ma ligne de mire « Va par toi-même, prends comme maître ton silence intérieur et sois libre. »

La confiance en soi, elle s’acquiert au fil des années et passe par les expériences de vie et les soutiens obtenus. Nos alliés de vie, celles et ceux, qui nous ont encouragés, soutenus, applaudis, complimentés. Sans oublier, nos propres éloges : Là, j’ai vraiment assuré ! Je me suis surpris, j’ai assuré !

L’envie ! Qu’est-ce qui me pousse à sauter dans l’eau ?
Je saute parce que j’ai envie de faire comme l’autre enfant qui a l’air de s’amuser comme un fou.
Je saute parce que j’ai envie de ressentir le plaisir, l’espace d’un instant, d’être en suspension dans le vide.
Je saute parce que j’ai envie d’être mouillé.
Je saute parce que je veux vérifier que Oui je peux faire confiance à mon père.
Je saute parce que je veux vérifier que Oui mon père va chercher à me noyer.
Etc.

Prendre un risque c’est comprendre puis assumer pourquoi je me lance dans cette aventure.
Prendre un risque c’est dealer avec son cerveau : oui, je peux y arriver. Au cours d’un stage Wim Hof, l’année dernière, le duo de gentils esquimaux belges nous a proposé une promenade torse nu et en short. Le tout par grand froid. J’avais en mémoire des randonnées en montagne avec mon père, sous des pluies d’orage ou dans des tempêtes de neige. J’ai rappelé à mon cerveau ces souvenirs d’enfant et j’ai traversé cette épreuve avec un certain confort. Plus en tous cas que quand il a fallu me baigner dans un étang glacé. Là, je n’avais aucun repère mémoriel et je suis resté dans l’eau le temps que j’ai pu ! Avec la satisfaction d’avoir franchi une étape : j’avais emmagasiné une expérience qui m’aiderait pour une prochaine fois (dans un étang frigorifique ou autre).

A la découverte du royaume de l’enfance

Traverser une épreuve nécessite en amont une préparation psychologique et physique. Un accompagnement guidé pour nous aider à nous extirper de nos zones de confort.
J’adore le confort ! Et parfois le confort conduit à la routine, à l’encroutement alors que la vie n’est que mouvement. Nous avons la chance de vivre dans des pays (France, Belgique, Suisse) où les quatre saisons colorent l’année. Où il est facile de réaliser, avec un minimum d’attention (surtout pour ceux qui vivent hors des villes) que la nature, à travers ses cycles, nous offrent le spectacle de la naissance et de la mort dans un mouvement continu et perpétuel.
Alors sautons à pieds joints dans l’eau de nos envies et si une peur devait pointer le bout de son nez, rappelez-vous qu’il y a à côté de vous, au bord de la piscine, une petite fille ou un petit garçon qui a sauté avant vous. Dans la joie. Sonnez à sa porte et demandez-lui de l’aide. Les envies sont parties prenantes du Royaume de l’enfance. C’est cette porte que nous avons à franchir pour nous relier à nos vibrations intimes. Ce qui nous anime au plus profond.
En ce début d’année, je vous souhaite de visiter votre royaume enchanté.

 

Le blog

0 commentaires